Le Cygne Noir (The Black Swan) : La puissance de l'imprévisible
Le livre "Le cygne noir" de Nassim Taleb expose la théorie selon laquelle nous sommes constamment en train de faire des prédictions sur l'avenir, mais que nous sommes en fait très mauvais à cela.
Nous avons tendance à trop nous fier à notre savoir et à sous-estimer notre ignorance, ce qui nous amène à prendre de mauvaises décisions et même à faire face à des événements imprévus et bouleversants appelés "cygnes noirs".
Ce résumé met en lumière deux conseils pratiques pour éviter de tomber dans ces pièges : se méfier des relations de cause à effet simplistes et avoir conscience de ce que nous ne savons pas.
Idée clé 1 : Comment les "cygnes noirs" peuvent bouleverser notre compréhension du monde
Les cygnes noirs sont des événements qui sont en dehors du champ des possibles, mais qui se produisent malgré tout.
Ces événements peuvent avoir des conséquences profondes, que ce soit pour un individu ou pour la société tout entière.
Les cygnes noirs sont souvent le résultat d'une vision étroite du monde, qui nous empêche de voir les événements qui ne rentrent pas dans notre cadre de référence.
Par exemple, avant la découverte d'un cygne noir, on pensait que tous les cygnes étaient blancs. Cette découverte a bouleversé notre compréhension de ce qu'est un cygne.
Les cygnes noirs peuvent être des événements mineurs, tels que l'apparition d'un cygne noir, ou des événements majeurs, tels que la perte de toutes ses économies à la suite d'un krach boursier.
Les cygnes noirs peuvent avoir des conséquences dévastatrices pour ceux qui ne les voient pas venir.
Ces événements peuvent également avoir des conséquences sur l'ensemble de la société, en modifiant la façon dont nous comprenons la science, la philosophie et la théologie.
Pour éviter les effets dévastateurs des cygnes noirs, il est important de rester ouvert d'esprit et de reconnaître que notre compréhension du monde est en constante évolution.
Idée clé 2 : Pourquoi nous nous trompons : comprendre nos biais cognitifs
Pourquoi nos prédictions sont-elles si souvent fausses ?
Parce que nous avons tendance à nous tromper en utilisant des biais cognitifs qui nous poussent à croire que le passé peut prédire l'avenir et à chercher des preuves uniquement pour soutenir nos croyances actuelles, en ignorant les preuves qui les contredisent.
De plus, notre cerveau a évolué pour catégoriser l'information de manière sélective et construire des récits linéaires pour donner un sens à cette information.
Cependant, ce processus ignore les facteurs imprévus qui peuvent avoir des conséquences majeures, comme le fameux effet papillon.
Même si ces biais sont antiscientifiques, il est difficile de les éviter car ils font partie de notre nature. Il vous faut donc comprendre leurs effets et prendre des mesures pour les corriger autant que possible.
Idée clé 3 : La distinction entre information scalable (évolutive) et non-scalable
Nous, les humains, avons développé de nombreuses méthodes et modèles pour classer les informations et comprendre le monde. Cependant, nous ne sommes pas très doués pour distinguer les différents types d'informations - surtout entre les informations "scalables" et "non scalables". Cette différence est fondamentale.
Les informations non-scalables, comme le poids et la taille corporelle, ont une limite supérieure et inférieure statistique définie.
En revanche, les choses non-physiques ou fondamentalement abstraites, comme la distribution de la richesse ou les ventes d'albums, sont "scalables".
Ces différences sont cruciales si vous voulez avoir une image précise du monde.
Par exemple, si vous voulez mesurer la richesse de la population anglaise, vous ne pouvez pas simplement ajouter leurs revenus et diviser ce chiffre par le nombre d'habitants. Cela ne reflétera probablement pas la réalité des citoyens d'Angleterre car la richesse est scalable.
De plus, nous sommes souvent trop confiants dans nos connaissances. Nous croyons souvent que nous pouvons calculer tous les risques possibles, mais cela n'est pas vrai.
Comprendre notre ignorance est plus important que de croire que nous pouvons tout prévoir. L’erreur ludique (ludic fallacy), ou la façon dont nous traitons les risques comme un jeu, est en fin de compte un mauvais choix.
Les menaces les plus importantes ne sont souvent pas celles que nous pouvons prévoir.
Ainsi, nous devons accepter que nous ne pouvons pas tout prévoir et travailler avec cette incertitude. Cela ne signifie pas que nous devons abandonner nos méthodes d'analyse et de gestion des risques, mais plutôt que nous devons être prêts à reconnaître leurs limites.
Idée clé 4 : Prendre en compte ce que vous ne connaissez pour limiter, voir éviter les cygnes noirs
Ce que je sais c'est que je ne sais rien - Socrate
Dans le monde actuel, nous avons souvent tendance à croire que la connaissance est synonyme de pouvoir.
Cependant, en nous concentrant uniquement sur ce que nous savons, nous limitons notre perception des événements futurs et créons ainsi des conditions propices à l'occurrence d'événements dits "cygnes noirs".
En d'autres termes, si nous ne reconnaissons pas ce que nous ne savons pas, nous prenons des risques inconsidérés.
Par exemple, si vous voulez investir dans des actions d'une entreprise, mais que vous ne connaissez que les statistiques boursières de la période 1920-28, vous vous exposez à des risques inutiles.
Si vous aviez étudié les précédents booms et crashes boursiers, vous auriez pu réduire considérablement votre risque de perdre votre argent.
De même, les joueurs de poker expérimentés savent que le succès au jeu dépend non seulement de leur propre stratégie, mais aussi de leur capacité à évaluer les risques en tenant compte des informations qu'ils ne possèdent pas, telles que la stratégie de leur adversaire et sa capacité à perdre.
En résumé, il est important de reconnaître les limites de sa propre connaissance et de reconnaître ce que l'on ne sait pas pour évaluer les risques avec précision et éviter des pertes inutiles.
Idée clé 5 : Comprendre nos limites cognitives pour prendre de meilleures décisions
Pour prendre de meilleures décisions, il est important de comprendre les limites de nos capacités cognitives en tant qu'êtres humains.
Bien que cela ne nous sauvera pas de toutes les erreurs de jugement, cette prise de conscience peut au moins aider à réduire le risque de mauvaises décisions.
Par exemple, en sachant que nous sommes tous sujets à des biais cognitifs, il est plus facile de reconnaître quand on ne cherche que des informations qui confirment ce que l'on croit déjà.
De même, en sachant que les humains ont tendance à organiser les événements dans des narrations causales simplifiées, cela nous incite à chercher plus d'informations pour avoir une vue plus complète des choses.
Cette autodiscipline critique peut nous donner un avantage compétitif dans notre domaine.
Bien que nous ne puissions pas triompher de la complexité du monde ni de notre capacité limitée à la comprendre, nous pouvons au moins minimiser les dégâts causés par notre ignorance.
En comprenant les risques imprévus liés à toute opportunité, nous sommes moins susceptibles d'investir massivement dans quelque chose qui semble prometteur mais qui pourrait finalement échouer.
Conclusion
Les conseils pratiques tirés de "Le cygne noir" nous incitent à reconnaître les limites de notre capacité à prédire l'avenir.
En étant conscients de nos propres biais cognitifs et de notre tendance à rechercher des relations causales linéaires, nous pouvons éviter de nous enfermer dans des prévisions simplistes et potentiellement dangereuses.
En outre, en reconnaissant ce que nous ne savons pas, nous pouvons prendre en compte l'incertitude et la complexité du monde dans nos décisions.
Bien que nous ne puissions jamais éliminer complètement l'incertitude, ces conseils nous permettent de mieux naviguer dans un monde incertain et de prendre des décisions plus éclairées.
Je passe à l’action
- [ ] Se méfier des relations de cause à effet simplistes
- [ ] Avoir conscience de ce que nous ne savons pas
- [ ] Comprendre les effets de nos biais cognitifs et prendre des mesures pour les corriger autant que possible
- [ ] Reconnaître les limites de sa propre connaissance et de reconnaître ce que l'on ne sait pas pour évaluer les risques avec précision et éviter des pertes inutiles
- [ ] Comprendre les limites de nos capacités cognitives en tant qu'êtres humains pour prendre de meilleures décisions