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Jouer sa peau est un livre de Nassim Nicholas Taleb, publié en 2018, qui explore les idées de risque, de chance et de prise de décision dans notre vie quotidienne.

Taleb est un écrivain et chercheur en mathématiques qui est surtout connu pour ses idées sur les risques et l'incertitude dans le monde financier. Il a acquis une renommée mondiale avec ses livres précédents, Le cygne noir et Antifragile.

L'auteur soutient que le fait de ne pas Jouer sa peau est à l'origine de nombreuses inégalités et dysfonctionnements dans notre société, allant des relations entre individus à l'organisation des entreprises et même de l'État.

Dans ce résumé, vous découvrirez comment la minorité peut facilement dominer la majorité, pourquoi la société aime certaines personnes riches et en déteste d'autres, ainsi que ce qui rend vraiment les employés fidèles à leur entreprise.

Idée clé 1 : Les leçons éthiques que les vendeurs modernes peuvent tirer du mythe romain des pêcheurs et des tortues

Le mythe romain antique des pêcheurs qui avaient cuisiné des tortues impropres à la consommation illustre l'immoralité de dissimuler une offre commerciale en conseil bien intentionné.

Cette pratique est toujours courante, notamment dans le monde de la finance, où les traders cachent leur véritable motivation pour vendre des actifs à leurs clients et les manipulent psychologiquement en leur faisant croire qu'ils rateront une opportunité.

Bien que légal, ce comportement est considéré comme contraire à l'éthique dans certaines cultures et systèmes juridiques, notamment dans le cadre de la loi islamique, qui interdit les transactions asymétriques.

De plus, les interactions entre les individus peuvent avoir des conséquences étonnantes, comme la règle de la minorité qui stipule qu'une minorité inflexible, représentant seulement 3 % de la population, peut faire changer les préférences de l'ensemble de la population.

Ainsi, les consommateurs qui refusent de manger des aliments génétiquement modifiés imposent leur préférence à la majorité, qui ne voit aucun problème à manger des aliments non modifiés.

Les entreprises doivent donc tenir compte de cette règle pour changer les comportements des consommateurs.

Idée clé 2 : Comment les entreprises conditionnent leurs employés à accepter de perdre leur liberté

En embauchant des employés plutôt que des travailleurs indépendants, les employeurs peuvent limiter la liberté personnelle de ceux ci, contrôler leur disponibilité et ainsi s'assurer de leur obéissance.

De nombreux employés sont conditionnés psychologiquement à l'obéissance et leur identité personnelle est intimement liée à leur entreprise.

Ils s’habillent selon les normes de leur entreprise, utilisent son jargon et ont des relations sociales en dehors du travail avec leurs collègues. Pour eux, quitter leur emploi signifie perdre une partie d'eux-mêmes.

Cette perte de liberté rappelle l'histoire des moines Gyrovagues, des moines errants qui ne voulaient pas se soumettre aux règles de l'Église. En effet, l'Église ne pouvait pas les contrôler et a donc introduit des règles pour tous les moines afin de limiter leur liberté.

Alors, pourquoi les employés n'ont-ils pas tendance à résister à ce traitement? Parce que beaucoup d'entre eux ont été conditionnés psychologiquement à l'obéissance. En embauchant des employés, les entreprises s'offrent la tranquillité d'esprit, tandis que les employés perdent leur liberté pour le confort de l'entreprise.

Idée clé 3 : Pourquoi la société accepte-t-elle la richesse de certains et pas celle des autres

Selon Nassim Taleb, il existe deux types d'inégalités de revenus dans la société : la première s'applique aux individus tels que les chefs célèbres, les entrepreneurs et les chanteurs connus ; la seconde s'applique aux banquiers riches, aux PDG et aux bureaucrates fortunés.

Les travailleurs acceptent les niveaux de richesse disproportionnés des premiers, mais ont un problème avec les derniers. Pourquoi ? Tout se résume au fait d'avoir un enjeu dans le jeu.

Les travailleurs pensent que les entrepreneurs et les célébrités ont pris des risques élevés pour atteindre leur niveau de richesse, alors que les professionnels qui deviennent riches grâce à leur salaire confortable n'en ont pas pris.

En d'autres termes, la société accepte que les grands risques conduisent à de grandes récompenses, mais n'aime pas quand les petits risques semblent récolter les mêmes prix.

D'ailleurs, cela peut être lié à l'aspiration à la réussite. Les travailleurs qui acceptent les niveaux de richesse disproportionnés des entrepreneurs célèbres, par exemple, peuvent être inspirés par leur parcours et chercher à s'en inspirer pour leur propre réussite professionnelle.

En revanche, ils peuvent percevoir les riches bureaucrates comme des gens qui ont atteint leur richesse grâce à des mécanismes liés à leur position sociale, plutôt qu'à leur mérite ou à leur talent.

Il est également possible que les travailleurs aient une perception différente de la contribution économique des deux types de riches.

Les entrepreneurs et les célébrités peuvent être perçus comme ayant contribué davantage à l'économie, tandis que les bureaucrates et autres professionnels riches peuvent être considérés comme ayant une contribution moindre, ce qui peut expliquer la différence de tolérance à l'égard de l'inégalité de revenus.

En fin de compte, il est important de noter que la question de l'inégalité de revenus est complexe et qu'elle peut être influencée par de nombreux facteurs, notamment la perception de la contribution économique et le sentiment d'avoir un enjeu dans le jeu.

Idée clé 4 : Comment la compétence et l'apparence influencent-elles la réussite professionnelle

Dans les professions telles que la médecine, où tout le monde court un risque, la compétence est primordiale.

Dans ce cas, la compétence est la capacité à effectuer correctement une intervention chirurgicale, et elle l’emporte sur l'apparence.

Cependant, dans les professions où le risque est moins important, l'image est plus importante que la compétence.

Un exemple de profession où l'apparence est importante est celle des CEO. Ils sont recrutés non pas en fonction de leur compétence réelle, mais de leur image.

Les PDG ne risquent pas autant que les médecins, car si leur entreprise fait faillite, elle ne meurt pas, et les responsables qui l’ont conduit à sa perte peuvent même recevoir une prime. Pour cette raison, leur apparence compte plus que leur compétence.

Ce phénomène n'est pas exclusif aux PDG, il s'étend à d'autres professions, comme la présidence des États-Unis, qui a été remportée par Ronald Reagan en grande partie grâce à son apparence.

Idée clé 5 : L'absence de risque encourage la dépense inutile

Les personnes riches peuvent être vulnérables aux vendeurs malhonnêtes et aux arnaques en raison de leur statut financier.

Les vendeurs peuvent leur vendre des produits et des expériences surfaits en sachant qu'ils ne risquent pas autant que les personnes moins fortunées.

Cela peut amener les riches à acheter des produits décevants sans en avoir suffisamment évalué la valeur, ce qui les rend facilement exploitables par les vendeurs peu scrupuleux.

Le domaine immobilier peut également être un lieu d'exploitation pour les riches. Les agents immobiliers et les marketeurs peuvent les pousser à acheter de grandes maisons isolées, alors qu'en réalité, ils seraient beaucoup plus heureux dans des quartiers plus animés.

Cette tromperie est souvent utilisée contre les riches parce qu'ils ont tendance à ne pas s'impliquer autant dans le processus d'achat.

Cependant, il est important de noter que toutes les personnes riches ne sont pas victimes de ces arnaques. Certaines personnes riches sont très conscientes de leur argent et ne dépensent que pour ce qui en vaut la peine.

De plus, les personnes riches peuvent également être informées et avoir les compétences nécessaires pour éviter les arnaques.

En fin de compte, bien que les personnes riches puissent être vulnérables aux arnaques, il est important de ne pas généraliser et de reconnaître que chaque personne est différente.

Conclusion

Jouer sa peau est un livre fascinant et provocateur qui encourage les lecteurs à repenser leur approche du risque et de la prise de décision.

Taleb met en évidence les dangers de la complaisance et de la confiance excessive envers les experts, les prévisions et les statistiques.

Il nous incite à adopter une approche plus humble et plus réfléchie, en nous montrant comment les meilleures décisions sont souvent prises en fonction de notre propre expérience et de notre intuition plutôt que de la simple analyse de données.

Jouer sa peau est un livre incontournable pour tous ceux qui cherchent à comprendre comment prendre des décisions plus judicieuses dans leur vie personnelle et professionnelle.

Je passe à l’action

• [ ] Faire des questions plus détaillées lors de la prochaine entrevue
• [ ] Tenir compte de la règle de la minorité pour changer les comportements des consommateurs
• [ ] Prendre en compte la perte de liberté des employés
• [ ] Tenir compte de l'importance de l'apparence dans certaines professions
• [ ] Éviter la dépense inutile en évaluant correctement la valeur des produits