La Stratégie de la boîte noire (Black Box Thinking)
Par Matthew Syed
Dans son livre "Black Box Thinking", Matthew Syed explore le pouvoir de l'échec en tant qu'outil d'apprentissage pour améliorer les résultats.
Syed montre comment les erreurs peuvent inspirer de nouvelles solutions, aider à affiner les processus, conduire à des avancées majeures et favoriser le développement personnel.
À travers des exemples concrets et des études de cas, l'auteur démontre que les personnes qui acceptent l'échec comme une étape essentielle de l'apprentissage sont plus susceptibles d'atteindre leur plein potentiel.
Ce livre est un plaidoyer pour une nouvelle façon de voir l'échec et pour apprendre à le transformer en un outil puissant pour le progrès et la réussite.
Idée clé 1 : Comment vaincre la peur de l’échec et apprendre de ses erreurs
« J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour faire le tir décisif et j’ai raté ».
Dans cette citation, le célèbre joueur de basket Michael Jordan met en avant ses échecs plutôt que ses succès. Cette attitude est assurément le point de départ pour atteindre l'excellence.
L'échec est un signe qu'il y a quelque chose qui ne va pas, ce qui nous donne l'occasion de corriger et d'ajuster notre comportement pour nous améliorer.
Nous avons tous du mal à reconnaître nos fautes, que ce soit enfant ou adulte. Cela nous coûte de remettre en cause notre estime de soi, surtout quand il s’agit de quelque chose d’important.
Le système judiciaire montre bien cette tendance : souvent, les procureurs refusent d’admettre qu’ils se sont trompés même quand des preuves ADN innocentent les accusés.
Pourtant, admettre ses erreurs est une étape nécessaire pour apprendre et progresser.
L’échec n’est pas une honte personnelle, mais un signe qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Et quand on sait qu’il y a quelque chose qui ne va pas, on a l’occasion de le corriger.
C’est en ajustant notre comportement selon les informations que nous donne l’échec que nous nous améliorons et réussissons. Que ce soit au basket-ball, dans la nature ou dans la science, chaque erreur est une source de feedback et d’évolution.
Pour vaincre la peur de l’échec et apprendre de ses erreurs, il faut adopter une attitude positive et constructive face à nos faiblesses.
Au lieu de nous juger ou de nous décourager, il faut nous demander ce que nous pouvons faire mieux la prochaine fois. Il faut aussi accepter le fait que personne n’est parfait et que l’échec fait partie du processus d’apprentissage.
Enfin, il faut se rappeler que l’échec n’est pas une fin en soi, mais une opportunité de progresser et de réussir.
Idée clé 2 : Pour progresser, il est important d'admettre ses erreurs
Dans un monde où personne n'admet ses erreurs ou n'apprend de ses échecs, ces derniers seront répétés, entraînant des conséquences dramatiques.
Le plus difficile est de déterminer si l'échec est dû à une erreur ou non, mais il est primordial de prendre ses responsabilités pour apprendre à mieux faire la prochaine fois.
Dans le domaine médical, par exemple, les médecins ont du mal à admettre leurs erreurs, ce qui peut causer des conséquences désastreuses pour la santé des patients.
Des pratiques médicales comme la saignée, courante pendant plus de 1700 ans, est exemple de conséquence de la non prise en compte de ses erreurs.
La saignée est une ancienne pratique médicale qui consistait à retirer du sang du corps d'une personne malade en pensant que cela pouvait la guérir ou prévenir une maladie.
Les médecins ne prenaient pas nécessairement en compte les feedback qu’ils avaient devant leurs yeux, bien que la saignée affaiblissait les patients quand elle était pratiquée sur eux. Cette pratique était très courante dans le passé, mais elle a été abandonnée depuis longtemps car elle s'est avérée inefficace et dangereuse.
Pour progresser, il faut donc admettre ses erreurs et en tirer des enseignements.
Dans le domaine de l'aéronautique, cette même logique est appliquée à chaque fois qu'un accident se produit. Les boîtes noires des avions, qui enregistrent les conversations de la cabine et les données de vol, sont systématiquement récupérées pour aider à comprendre les causes de l'accident.
Les enquêteurs analysent ces informations pour déterminer si l'accident était dû à une erreur de pilotage, une défaillance technique ou tout autre facteur.
Cette transparence permet aux compagnies aériennes de mettre en œuvre des mesures pour prévenir de futurs accidents similaires.
Cela montre comment l'acceptation de l'échec peut aider à améliorer les performances et à éviter de futures tragédies.
Idée clé 3 : Pour apprendre et progresser, il faut tester nos théories et leur donner la chance d'échouer
Nous avons souvent tendance à chercher des explications simples à des situations complexes, comme le faisaient les médecins médiévaux avec la pratique de la saignée.
En simplifiant les choses, on ne peut pas vraiment comprendre le monde en profondeur. Les idées doivent être mises à l'épreuve pour être confirmées ou infirmées, afin de laisser place à de nouvelles idées et à des avancées.
Pour tester une théorie, il est possible de procéder à un essai contrôlé aléatoire (en anglais RCT - Randomized controlled trial).
Par exemple, pour tester l'efficacité du saignement, on peut diviser des patients atteints de la même maladie en deux groupes, l'un avec la procédure de la saignée et l'autre en groupe témoin.
Si tous les patients meurent, on ne peut rien conclure, mais si tous les patients du groupe de la saignée meurent tandis que la moitié des patients du groupe témoin survit, on peut alors affirmer que la pratique de la saignée est inefficace et nuisible.
En somme, il est important de mettre nos théories à l'épreuve de l'échec pour avancer dans notre compréhension du monde.
Idée clé 4 : Comment l'échec peut conduire à des solutions innovantes
L'échec peut parfois être frustrant, mais il peut aussi être source d'inspiration pour trouver des solutions innovantes.
En effet, lorsque quelque chose échoue, cela peut conduire à une nouvelle perspective, ce qui peut inspirer des idées novatrices.
Par exemple, l'inventeur des distributeurs automatique de billets (en anglais Automated Teller Machines - ATM) a eu l'idée de concevoir un distributeur de billets après avoir oublié de retirer de l'argent à la banque. L'échec a donc conduit à une solution créative.
De plus, l'échec peut aider à affiner des processus complexes, car il permet de mieux comprendre les différentes parties du problème.
Pour améliorer l'éducation en Afrique, par exemple, il est difficile de savoir si une stratégie est efficace.
Cependant, en se permettant de connaître des échecs à petite échelle, il est possible de tester différentes idées et de trouver celles qui fonctionnent le mieux.
Des économistes au Kenya ont ainsi essayé différentes choses pour améliorer les notes des élèves, mais ce n'est qu'après avoir essayé de donner des médicaments contre les vers que les résultats se sont améliorés.
En somme, l'échec peut être une source d'inspiration et un moyen d'affiner des processus complexes, en aidant à déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Idée clé 5 : Comment embrasser l'échec pour atteindre son plein potentiel
Pour atteindre son plein potentiel, il faut accepter l'échec.
Il ne suffit pas de comprendre intellectuellement que l'échec peut être bénéfique, il faut aussi apprendre à en faire une expérience positive.
Si vous ne pouvez pas gérer l'échec, vous risquez de vous mettre des barrières à votre propre réussite.
La peur de l'échec peut conduire à des comportements contre-productifs, comme le fait de se mettre dans des situations où l'on peut blâmer l'échec sur des circonstances extérieures, plutôt que d'accepter la responsabilité de l'échec et d'en tirer des enseignements.
Malheureusement, beaucoup de gens préfèrent ignorer leurs erreurs plutôt que de les affronter, alors qu'il est important de prendre le temps de réfléchir à ses échecs pour en tirer des leçons.
Une expérience menée auprès d'enfants a montré que ceux qui pensaient qu'ils pouvaient s'améliorer avec la pratique étaient capables d'utiliser leurs échecs pour progresser, tandis que les enfants qui pensaient que leur intelligence était fixe ont abandonné dès le premier échec.
En somme, il est important d'apprendre à voir l'échec comme une opportunité d'apprentissage, plutôt qu'un obstacle à la réussite.
Conclusion
"Black Box Thinking" est un livre essentiel pour tous ceux qui cherchent à maximiser leur potentiel et à réussir dans la vie.
En montrant comment l'échec peut être utilisé comme un outil d'apprentissage, Matthew Syed invite les lecteurs à changer leur relation avec l'échec et à embrasser les erreurs plutôt que de les craindre.
L'auteur montre comment l'acceptation de l'échec peut mener à de grandes réalisations et à un véritable succès.
Ce livre offre des leçons importantes pour les personnes de tous horizons, des étudiants aux professionnels, et montre comment chacun peut utiliser l'échec comme un tremplin vers l'excellence.
Je passe à l’action
- [ ] Adopter une attitude positive et constructive face à nos faiblesses
- [ ] Admettre ses erreurs et en tirer des enseignements
- [ ] Prendre ses responsabilités pour apprendre à mieux faire la prochaine fois
- [ ] Tester nos théories et leur donner la chance d'échouer
- [ ] Voir l'échec comme une opportunité d'apprentissage, plutôt qu'un obstacle à la réussite